Le Perche est situé au sud du département de l'Orne, de part et d'autre de la nationale 12 entre Verneuil-sur-Avre et Alençon. Né en 1515 de la fusion du comté de Mortagne et des seigneuries de Nogent et de Bellême, Cette région du bassin parisien formée de collines boisées et de bocages verdoyants est parsemée de petites villes dont l'histoire remonte au Moyen Âge.
Les bourgs de Mortagne-au-Perche, Randonnai, Tourouvre, Bellême et la Ferté-Bernard évoquent pour pour de nombreux Québécois des villages aux sources de notre histoire. Au 17e siècle seulement, le Perche fournit 207 pionniers à la Nouvelle-France. Cette participation importante à la colonisation de la vallée laurentienne en fait la région la plus connue des généalogistes québécois.Tourouvre-au-Perche
La commune de Tourouvre est sans contredit l'un des haut lieu qui a marqué l'émigration percheronne au Canada. Chef-lieu de canton de 1,600 habitants, le village est situé sur un éperon issu de la forêt du Perche. Tourouvre vient du latin "tortum robur", la force tordue dont la légende rappelle un énorme chêne rouvre dont la ramure aurait été tordue par les forces de la nature.L'Église Saint-Aubin
L'église a été édifiée vers la fin du XVe siècle sur les restes d'une construction primitive. Son nom rappelle celui de Saint-Aubin, évêque d'Anger au VIIe siècle. La nef, aux proportions importantes, présente une voûte en bois en berceau brisé. Dans le choeur, deux vitraux évoquent le rôle joué par les Tourouvrais dans la colonisation de la Nouvelle-France. Des plaques commémoratives rappellent également le souvenir des pionniers canadiens baptisés en l'église Saint-Aubin.Le musée del'émigration percheronne
La municipalité a ouvert un musée de l'émigration percheronne sur la Place Saint-Laurent, nom qui rappelle le jumelage de Tourouvre avec Saint-Laurent-en-l'île. Ce musée a été fondé par monsieur Jacques Nortier, ancien maire de la commune et actuel président de l'Association Orne-Québec.
Le musée s'est fixé comme objectif de présenter des objets qui rappellent le départ des émigrants percherons vers le Nouveau Monde au cours des années 1630 et 1640. Une bibliothèque et une banque de données généalogiques constituent les autres éléments du musée.Les pionniers Tourouvrais
Une trentaine de colons sont originaires de Tourouvre. Selon le géographe Élisé Reclus (1830-1905) le nombre d'émigrants tourouvrais est l'un des plus considérable d'Europe au cours de la première moitié du 17e siècle. C'est à l'initiative des frères Jean, Noel et Pierre Juchereau que s'engagèrent les colons de ce bourg pour le Nouveau Monde.
Contrairement à notre habitude de vous présenter des biographies détaillées des pionniers, nous nous limiterons à vous donner les principales informations concernant l'histoire des pionniers avant leur départ pour la Nouvelle- France. Les chercheurs trouveront facilement au Québec une nombreuse documentation sur ces pionniers qui font partie de la généalogie de plusieurs Québécois. Les actes de baptême indiqués dans les notices biographiques sont tirés du Fichier Origine.
La famille Gaignon ou Gagnon est originaire du hameau de la Gagnonnière, sur la Nationale 12 à quelques kilomètres de Tourouvre au Perche. Le hameau est aujourd'hui constitué d'une dizaine de maisons, la plupart transformées en résidences secondaires.
Les cinq pionniers qui portent le patronyme de Gagnon sont tous mariés en Nouvelle-France, à l'exception de Marguerite. Ils ont eut pas moins de 42 enfants de quoi rendre fiers Pierre Gagnon, qui n'est jamais venu en Nouvelle-France, et sa femme Renée Roger.Pierre Gagnon
est né de l'union de Barnabé Gagnon et de Françoise Creste. Il épouse à Tourouvre vers 1597, Renée Roger. Au moins sept enfants naissent de cette union à Tourouvre et à La Ventrouze entre 1598 et 1612. Parmi eux, on retrouve Marguerite, Mathurin, Jean et Pierre, quatre pionniers de la Nouvelle-France. Pierre Gagnon décède à Tourouvre entre 1630 et 1633. En 1640, ses fils Jean, Mathurin et Pierre passent au Canada où ils s'engagent à Robert Giffard tandis que Marguerite viendra rejoindre ses frères en 1643 avec son mari et ses deux filles. Il est tout probable que leur mère vint rejoindre les autres membres de la famille la même année bien que l'historien Marcel Trudel mentionne l'année 1647. Selon un acte du notaire Lecoutre, Renée Roger décède au pays avant le 3 septembre 1647.Jean Gagnon,
né de l'union de Pierre Gagnon et de Renée Roger il est baptisé le 13 août 1610 à la paroisse Saint-Aubin de Tourouvre. Il arrive en Nouvelle-France vers 1640 puis s'établit sur la Côte de Beaupré. Le 29 juillet de la même année, il épouse à Beaupré, Marguerite Cauchon, fille de Jean et de Marguerite Cointrerel. Huit enfants naissent de cette union entre 1641 et 1659. Jean Gagnon décède le 2 avril 1670 à Château-Richer.Marguerite Gagnon,
l'aînée de la famille est baptisée le 5 octobre 1598 dans la paroisse Saint-Aubin de Tourouvre. Elle épouse à la Ventrouze le 3 février 1624. Éloi Tavernier originaire de la paroisse Saint-Malo de Randonnai. Elle arrive en Nouvelle-France en 1643 avec son époux et ses deux filles et s'établit sur la côte de Beaupré où ses frères se sont fixés. Marguerite Gagnon décède à Château-Richer le 7 décembre 1677.Mathurin Gagnon
est baptisé le 22 octobre 1606 à l'église Saint-Aubin de Tourouvre. Il s'engage pour le Canada en 1640 auprès de Noel Jucherau laissant en France, Marthe, sa fille naturelle, née en 1636, qu'il reviendra chercher en 1643. Agriculteur sur la côte de Beaupré, Mathurin Gagnon épouse à Québec le 30 septembre 1647, Françoise Godeau, originaire de La Ventrouze. Au moins quatorze enfants naissent de cette union entre 1649 et 1674. Mathurin Gagnon décède à Château-Richer le 20 avril 1690.Pierre Gagnon,
le benjamin de la famille a été baptisé à l'église Sainte-Madeleine de La Ventrouze le 16 février 1612. Il arrive en Nouvelle-France avec ses frères en 1640 et s'engage à Robert Giffard. Il épouse à Québec, vers 1642, Vincente Desvarieux, originaire du pays de Caux en Normandie. Dix enfants naissent de cette union entre 1643 et 1660. Pierre Gagnon décède à Château-Richer le 17 avril 1699.Robert Gagnon,
cousin des précédents, né de l'union de Jean Gagnon et de Marie Geffray, il est baptisé le 1er mars 1628 à La Ventrouse près de Tourouvre. En 1655, il quitte son village natal du Perche pour venir rejoindre les autres membres de sa famille au Canada. Robert Gagnon épouse à Québec le 3 octobre 1657, Marie Parenteau, originaire de la paroisse Saint-Nicolas de La Rochelle. Dix enfants naissent de cette union entre 1659 et 1680. Robert Gagnon décède à Sainte-Famille, île d'Orléans le 1er septembre 1703.
né de l'union de Jean et Michel Journel, il est baptisé à l'église de Saint-Aubin de Tourouvre le 19 mars 1616. La famille demeurait à la Giguerie, un hameau situé sur la Départementale 282 en direction de Bivilliers. Il arrive en Nouvelle-France en 1644. Robert Giguère épouse à Québec le 2 juillet 1652, Aimée Miville, baptisée le 12 août 1635 à Brouage en Saintonge. Au moins treize enfants naissent de cette union entre 1653 et 1678. Robert Giguère décède à Beaupré entre 1704 et 1713. En septembre 1986, une plaque commémorative fut apposée dans l'église de Tourouvre par l'Association des Familles Giguère.
né de l'union de François Mercier et de Roberte Cornilleau, résidant au bourg de La Grandinière, il est baptisé le 27 février 1621 à Tourouvre. Le 21 février 1647, il s'engage pour le Canada pour aller servir Noel Juchereau en tant que manoeuvre. Julien Mercier épouse à Québec le 18 janvier 1654, Marie Poulin. De cette union naissent dix enfants entre 1656 et 1677. Julien Mercier décède à Beaupré le 18 octobre 1678. En 1891, le premier ministre du Québec Honoré Mercier, descendant de Julien Mercier se rend à Tourouvre pour rendre hommage à son ancêtre. Deux vitraux de l'église Saint-Aubin de Tourouvre rappellent aujourd'hui aux Québécois la visite du premier ministre et le départ de Julien Mercier pour le Nouveau Monde.
né de l'union de Pierre Rivard et de Jeanne Mulard, il est baptisé à l'église Saint-Aubin de Tourouvre le 16 juin 1617. Ses parents se sont mariés à Tourouvre le 11 novembre 1613. Le 16 mars 1648, Nicolas Rivard s'engage à Noel Juchereau devant le notaire Chouaisseau pour aller servir en Nouvelle-France. Au terme de son engagnement, il épouse à Trois-Rivières vers 1653, Catherine de Saint-Père, veuve de Mathurin Guillet. Dix enfants naissent de cette union entre 1654 et 1676. Nicolas Rivard décède à Batiscan le 1er juillet 1701.Robert Rivard dit Loranger,
frère du précédent, il est baptisé à l'église Saint-Aubin de Tourouvre le 10 juillet 1638. Il passe en Nouvelle-France en 1662 pour rejoindre Nicolas. Le 1er mai 1664, il est confirmé par Mgr de Laval. Robert Rivard épouse au Cap-de-la-Madeleine, par contrat du notaire LaTouche daté du 28 octobre 1664, Madeleine Guillet. Douze enfants naissent de cette union entre 1666 et1694. Robert Rivard décède à Bastiscan le 11 mai 1699.
Texte pris sur le site du Village de nos Ancêtres
de Planète Québec